Pour résumer : les lipides des huiles alimentaires sont des esters d'acides gras avec du glycérol, qui possède 3 fonctions alcool donc cela donne un tri-ester : un triglycéride.
Les acides gras peuvent posséder des doubles liaisons carbone -carbone , ce qui leur donne un site "réactif" (à la chaleur, lumière, etc.)
Un acide gras saturé ne possède pas de double liaison C=C, il est donc hyper stable à la chaleur.
Un acide gras mono-insaturé possède 1 seule double liaison C=C .
Un acide gras poly-insaturé "oméga 6" et "oméga 3" possède au moins 2 doubles liaisons C=C . (en pratique les "oméga 3" en ont tous au moins 3)
Chaque double liaison C=C est un site qui peut subir une oxydation :
- "auto-oxydation" initié par la chaleur.
- "photo-oxydation" initié par la lumière.
Ce sont des réactions en chaine assez complexes qui créent des radicaux libres et des peroxydes, et au final transforment les acides gras en diverses molécules... plus ou moins indésirables.
Plus un acide gras possède de doubles liaisons C=C, plus il est réactif et donc fragile !
On en déduit que les acides gras poly-insaturés sont beaucoup plus sensibles à la chaleur (et les oméga 3 légèrement plus que les oméga 6 en moyenne), que les mono-insaturés, eux même beaucoup plus réactifs que les acides gras saturés (inoxydables).
En chauffant fortement comme dans une friture on peut même hydrolyser les triglycérides et libérer le acides gras qui vont pouvoir se polymériser pour donner... plein de saloperies !
Un tableau de la composition des huiles végétales a été posté par Patrick S dans cette discussion :
http://www.lappart-des-spasmos.fr/forum ... t2815.html
Cela donne une bonne idée de la fragilité des huiles à la chaleur.
Il faut se méfier de la "température critique" dont on parle souvent : c'est la température à laquelle l'huile fume et où on est sur d'obtenir plein de nouvelles molécules, mais l'oxydation et la dégradation des lipides commence bien avant !
Alors quelle huile utiliser pour la cuisson ? ( enfin ! )
De loin l'huile la plus stable : l'huile de noix de coco (coprah)... mais ca va faire un peu cher le gâteau.
Ensuite :
- palme
(- l'avocat doit se situer par là, mais vu son prix ce n'est même pas la peine d'en parler.)
- macadamia (pas dans la liste)
- noisette (pour un gateau de luxe...)
- olive : la plus courante contenant le moins de poly-insaturés.
- arachide
- pépins de raisin, comme le tournesol, à éviter en fait car contiennent pas mal d'oméga 6.
- colza pas bon non plus à cause des oméga 3. L'huile de noix c'est encore pire, bien qu'on la trouve dans des recettes.
Évidemment on ne va pas mourir d'un gâteau exceptionnel à l'huile de noix, le problème ce serait d'en manger toutes les semaines...
Après c'est une histoire de gout, et de porte-monnaie !
Hehe oui, j'ai déjà un peu gâché un gâteau en utilisant une huile d'olive au gout trop fruité. Délicieuse en salade, mais dans un gateau sucré le résultat était, comment dire, spécial...cpasdrole a écrit :bonjour, merci pour cette intervention celinechti, je n'avais pas noté pour l'huile de colza , cela risque d etre fort en gout avec l huile d'olive non??
nad
Il parait que ca passe pour certains gâteaux (à la châtaigne par exemple). Mais ça doit dépendre du gout plus ou moins prononcé de l'huile, c'est à tester avec des cobayes avides d'expériences nouvelles
Les graisses animales sont beaucoup plus riches en acides gras saturées donc plus stables à la chaleur... il faudrait tester des cakes salés... au saindoux !